Coup de chance

Dans Coup de chance, dès les premières phrase du pétillant dialogue entre Fanny (Lou de Laâge) et Alain (Niels Schneider), deux jeunes et beaux ex-copains de classe qui se recroisent après des années sur un trottoir des Champs-Élysées, on entrevoit un Woody Allen au mieux de sa forme qui introduit à la perfection la trame de son film. Paroles, regards, attitudes qui esquissent les personnages. On perçoit immédiatement leur caractère, leurs émotions, leurs désirs: il est clair que l’on assiste aux prémices d’un événement inéluctable. Le thème central est comme toujours le rapport entre raison et sentiment, entre passion, jalousie, trahison et conventions sociales. Ajoutons à cela le fait que Fanny est mariée avec un homme fortuné interprété par Melvil Poupaud, extraordinaire comédien à l’attitude glaciale auquel Hitchcock aurait certainement pu confier un formidable rôle d’assassin. L’âge venant, on se défait du superflu et on se concentre sur l’essentiel. Ainsi, Woody Allen qui passe de nouveau derrière la caméra à 87 ans, en dialoguiste parmi les meilleurs du monde du cinéma, nous offre une œuvre dense et aiguisée, du niveau de ses plus grands films. (FRM)