L’air de la mer rend libre

Il vous est certainement arrivé à vous aussi de marcher sur une plage déserte, de respirer à pleins poumons l’air pur de la mer, de mettre de côté doutes, peurs, conflits et tous les conditionnements qui vous étouffent et de vous sentir d’un seul coup libre. Les doutes, peurs, conflits et surtout les conditionnements qui affligent Rabia et Ajad, les protagonistes de L’air de la mer rend libre, sont nombreux et complexes. Ils sont de nature ethnique, culturelle, religieuse, familiale, affective, sexuelle. Nous sommes à Rennes où vivent depuis près de quarante ans deux mères françaises d’origine algériennes. Elles décident d’organiser pour leurs enfants un mariage arrangé, en dépit de l’époque et de la loi. Les fiancés se rendent à la mairie comme s’ils allaient à un enterrement et pour eux débute alors une vie de couple qui n’est qu’apparence. Après avoir affronté dans Lola Pater un thème que la culture islamique considère comme scabreux, confiant à Fanny Ardent le rôle d’un Algérien transexuel, Nadir Moknèche raconte ici avec la même lucidité une autre histoire qui met en lumière les contradictions et la distance sidérale existant entre les nouvelles générations d’origine maghrebine et leurs familles. L’air de la mer permettra de rendre plus de liberté à tous? (FRM)